LE CANADA

IMPORTANT : INFORMATION DOUANE CANADA
Lorsque vous arrivez, il faut IMMEDIATEMENT téléphoner aux douanes sous peine de se voir infliger 1000 $ d’amende. Pas questions d’attendre le lendemain de votre arrivée. C’est TOUT DE SUITE !
Nous avons attendu le lendemain et nous avons été réprimendé courtoisement mais  très sérieusement. Les deux douaniers sont restés 2 h, ont fouillé quelques coffres et sont partis. Tout est en ordre.
Départ mercredi de Provincetown 8 h 15. Arrivée Shelburne vendredi 15 h 31 Nouvelle Écosse - Canada : 280 Mn.  2 jours et 6 h dont 36 h de brouillard.
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La navigation à commencé sous les meilleurs hospices. Ciel bleu, grand soleil et même l'apparition de deux baleines vers la pointe de Cap Code.
 Nous ne souhaitions que retrouver le grand large et en saisir toutes les émotions. Cette navigation, presque idyllique, s'est achevée exactement à deux heures du matin. Le vent est parti souffler ailleurs, laissant  Adélie à son sort.
La nuit est noire et un manteau compact vient envelopper le voiler, le brouillard. Nous entrons dans un autre monde, hostile et glacial. L'AIS confirme, nous sommes seuls, livrés à nous-mêmes. Nous naviguons aux instruments, le moteur fait son office. Nous attendons avec l'espoir d'une dissolution de cette enveloppe collante au lever du jour. Il n'en n'a rien été.
Il fait  sombre, l'océan nous montre sa palette de gris. Des feus de Saint-Elme viennent transpercer la nuit, comme des avertissements. Les quarts deviennent de plus en plus difficiles, le froid est glacial ; il faut tenir, pas le choix. Dans ce genre de situation, il n'y a aucune place pour des états d'âme. Nous tiendrons donc.
C'est dans ces instants éprouvants que reviennent à l'esprit les récits des histoires de marins perdus en mer. Ces pêcheurs, sur leur Doris, qui ne retrouveront  jamais leur navire.   Maintenant, nous comprenons.
 Et si toute notre technologie venait à tomber en panne ? Le moteur tourne depuis des heures aussi..... Nous verrons bien.
Puis le brouillard se dissipe enfin et nous apercevons la côte canadienne. Le soleil nous réchauffe. Nous avons l'impression d'avoir fait une incursion dans un autre monde qui garde ses secrets. Une sorte de voyage initiatique qui laisse sa marque indélébile au fond de la mémoire. Mais, avons réellement vécu ces 36 h ?
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Shelburne est niché au fond d'un bras de mer. La forêt s'arrête à la rive, le Canada quoi. 
Le site est charmant, très bien entretenu et fleuri. Il règne un calme olympien. Nous croisons des personnes qui nous saluent dans la rue ; Zen.
 Entrée du bras de mer
 Le mouillage
Adélie
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Un peu d’histoire : « Shelburne est situé sur le port de Shelburne, à 208 km au sud-ouest d'Halifax. Son nom lui vient de lord Shelburne, premier ministre de l'Angleterre durant la Guerre de l'indépendance américaine. À la fin de la guerre, quelque 16 000 loyalistes, dont 2 000 Noirs, attirés par la beauté du havre, y trouvent un refuge temporaire. Les loyalistes noirs réalisent vite que leur liberté est loin de leur garantir l’égalité. Les terres promises par les autorités britanniques se font attendre, et elles sont plus petites et moins bien situées que celles qu’on offre aux loyalistes blancs. Avec peu de possessions et encore moins de terres, beaucoup de colons noirs se voient forcés de devenir des serviteurs sous contrat, dans des conditions qui rappellent souvent l’esclavagisme qu’ils ont pourtant fui. Pire, certains loyalistes noirs libres sont même kidnappés et revendus en tant qu’esclaves aux États-Unis ou dans les Caraïbes. Les émeutes de Shelburne sont emblématiques, en ce sens qu’elles symbolisent les préjugés raciaux dont font l’objet les Noirs en Nouvelle-Écosse dans les années qui suivent la Révolution américaine. Les incidents ont à l’époque peu d’impact immédiat dans le comté. Toutefois, quelques années plus tard, la région connaît un déclin économique et démographique. Beaucoup de loyalistes noirs déménagent dans d’autres parties de la province. En 1791, on offre aux résidents de Birchtown la possibilité d’aller s’installer dans une nouvelle colonie à la Sierra Leone. L’année suivante, au moins la moitié du village décide ainsi de partir pour l’Afrique, préférant un avenir incertain aux conditions qui les ont accueillis dans le comté de Shelburne. » http://www.encyclopediecanadienne.ca/fr/article/emeutes-raciales-de-shelburne
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Lien vidéo : https://vimeo.com/227420821